Afin de célébrer mon arrivée dans la communauté 'Liberté photo et picturale', voici une réédition d'un article publié il y a environ un an, fruit de longues déambulations dans le dédale des tours de La Défense, à une époque (1980-1990) où l'Arche surgissait à peine de terre et où les chantiers, les palissades et les grues à tour foisonnaient.
Dans la centaine de clichés pris alors, j'ai surtout cherché à capter les jeux d'ombres et de lumières sur les façades des tours, révélant souvent, au travers de reflets déformants, d'étranges, surprenantes ou inquiètantes figures.
Dans cet univers de béton et de verre, la solitude que l'on y ressent et qui contraste avec l'intense activité supposée à l'intérieur de ces 'bureaux dans les nuages' fait parfois place à l'exaltation provoquée par le spectacle d'incroyables explosions de couleurs et la découverte de scènes incongrues où l'imaginaire prend le pas sur la sévère géométrie ambiante.
Bien qu'étroitement corsetée, la nature est tout de même présente dans ce monde inhumain et froid, et semble parfois lancer des défis à ces colosses aux yeux innombrables qui se toisent et affrontent sans cesse de nouveaux rivaux dans une lutte apparemment sans issue.
Au caractère fugitif de ces reflets, il faut ajouter leur existence éphémère car le quartier de La Défense est toujours en perpétuel devenir. De nouvelles constructions ou la destruction de bâtiments plus anciens font que les perspectives sont continuellement modifiées et que les façades qui reflétaient parfois d'étranges apocalypses n'en gardent plus souvent qu'un souvenir confus.