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6 août 2017 7 06 /08 /août /2017 13:51

 

Je dois bien l'avouer, j'ai un faible pour le jardin du Luxembourg,

le Luco, comme les parisiens l'appellent familièrement. 

Il y fait si bon par les chaudes journées d'été.

Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est son vénérable bassin

- il date de 1612 tout de même -

miroir du somptueux palais où les sénateurs tiennent séance.

En fait, la véritable raison de cette passion

c'est le plaisir d'y regarder évoluer les jolis voiliers de location

qui se croisent, s'inclinent, se balancent, filent ou voguent paresseusement 

sur des eaux aux reflets changeants.

Cela fait plus de 130 ans que les petits voiliers, 

soigneusement entretenus et repeints à chaque belle saison,

font la joie des enfants, petits et grands.

Les garçons sages en col marin et les petites filles en bottines 

ne suivent plus des yeux leurs fragiles esquifs.

Les chaisières ne collectent plus les quelques sous qu'il fallait débourser

pour l'usage des fauteuils et des chaises du jardin.

Aujourd'hui, les gamins venus des quatre coins du monde

- il y a tant de touristes à Paris -

lancent avec des cris de joie leurs voiliers sur le plan d'eau.

Les parents, quant à eux, agitent leurs perches à selfie

comme autant de mâts dans un port de plaisance.

Et les jolis bateaux tanguent, se coursent et virent de bord.

Ils ont des couleurs vives et battent pavillon de divers pays.

Les plus demandés sont l'hippocampe et le pavillon noir du bateau pirate.

Le soir venu, le loueur chaussera ses grandes bottes et ira délivrer 

le malheureux esquif encalminé contre la fontaine, redoutable récif.

Les régates terminées, les canards retrouveront leur petite maison,

au centre du bassin, que l'agitation vélistique de la journée

leur avait fait fuir au profit de lieux plus sereins.

Et les enfants, en s'endormant, rêveront aux lointains rivages 

vers lesquels leur joli voilier les avait sans nul doute portés.

 

oooOOOooo

 

 

Les petits bateaux du Luxembourg
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14 décembre 2015 1 14 /12 /décembre /2015 18:52

 

Nous voici donc de retour dans la Galerie Vivienne.

A l'endroit où, passées quelques marches, la Galerie bifurque à angle droit pour rejoindre la rue Vivienne, se trouve la vénérable Librairie Jousseaume - elle a l'âge de la Galerie - véritable mine d'or pour les amateurs de livres rares et éditions anciennes.

 

 

 

De l'extérieur, la vue plonge sur l'intimité feutrée d'une bibliothèque d'antan, tandis qu'en devanture, pour rester fidèle sans doute à l'esprit des lieux, l'astucieux libraire a mis en valeur, devinez quoi, l'Assassinat de la rue Saint-Roch, d'Alexandre Dumas !

 

 

 

Apposée bien en vue, une affiche évoque le bon temps des Maisons Closes, tandis que de mystérieux personnages hantent les vitrines, ajoutant ce zeste d'incongruité qui semble être la marque distinctive de cette Galerie décidément pas comme les autres.

 

 

 

 

Il vous vient alors le soupçon qu'il souffle ici un air délicieusement irrévérencieux.

Mais c'est en parvenant à l'extrêmité du passage, là où la grille d'accés dévoile d'un coup d'éventail ouvragé l'architecture à l'antique de la Bibliothèque Richelieu, que le doute cède le pas à la certitude.

 

 

Dans la vitrine donnant sur la rue de ce marchand d'estampes et d'objets de curiosité, un cataclysme livresque a déclenché un terrible éboulement et provoqué la chute d'une compagnie de cochons roses.

 

 

 

Côté Galerie, au milieu d'une profusion de globes terrestres évocateurs d'expéditions géographiques lointaines, une carte de la Méditerranée révèle que, projetée sous un angle inhabituel, Mare Nostrum peut revêtir l'aspect d'un gnôme inquiétant.

 

 

 

Voilà qu'à présent vous perdez pied. Soucieux d'en avoir le coeur net, vous retournez sur vos pas, bien décidé cette fois à vérifier si cette supposée irrévérence n'est que le fruit de votre imagination rendue fertile par l'intemporalité du lieu.  

A priori, tout semble parfaitement normal. Sur le seuil de la délicieuse boutique de jouets au nom évocateur 'Si tu veux', un ours débonnaire est en faction, comme à l'accoutumée. Il vous parait cependant qu'à l'intérieur deux étranges personnages chuchotent quelque chose à votre sujet.

 

 

 

Parvenu au fond de l'allée, vous tombez en arrêt devant la débauche de lumière ruisselant de cette devanture qui en clôt le parcours de façon si étincelante.

 

 

Votre curiosité vous pousse alors à jeter un oeil à la petite boutique qui la jouxte sur la gauche. Et voilà que, ô stupeur, vous vous retrouvez soudainement confronté à la représentation édifiante des vices cachés de la bourgeoisie 19ème.

 

 

Voyez cette malle, qui semble tout juste exhumée du grenier de grand-mère, emplie de délicats portraits d'ancêtres dont l'existence vous était jusqu'alors inconnue. En approchant, vous découvrez avec horreur que cette innocente jeune femme porte le masque d'Hannibal Lecter dans le Silence des Agneaux. Son facétieux créateur a d'ailleurs intitulé le tableau 'Annie Bal'.

 

 

Cette boutique est l'atelier de Blase, le peintre hacker. Il restaure, avec minutie et talent, des tableaux anciens souvent fort endommagés, mais en prenant bien soin d'y ajouter un détail incongru, piquant et iconoclaste de son inspiration. C'est ainsi que ce digne notable municipal dont le portrait trône dans sa vitrine a désormais les traits de ... Coluche !    

 

 

L'irrévérence est flagrante et nul autre que ce lieu chargé d'histoire, qui abrita Vidocq, ne semble plus approprié à de tels dévoiements.

En face, dans l'annexe de la librairie Jousseaume, des poissons étranges évoluent dans la lumière d'aquarium diffusée par la verrière.

 

 

Vous en êtes à présent convaincu, cette Galerie est bien singulière et vous vous demandez avec appréhension comment va se dérouler votre retour dans le reel lorsque le charme sera rompu et qu'il vous faudra reprendre contact avec le tohu bohu extérieur.

 

 

Un sapin rouge a poussé au beau milieu de la rotonde et, dans les vitrines, il y a toujours de drôles de personnages qui vous dévisagent effrontément.. 

 

 

Retardant encore un peu le moment de fouler le trottoir de la ville, vous vous accordez une pause et décidez de savourer un café liégeois bien crémeux dans un café qui a dû voir défiler tant de gens et de modes.

 

 

Votre esprit voyage...

Dehors, près de la sortie rue de la Banque, une plaque rappelle que le navigateur Antoine de Bougainville a vécu là ses derniers instants. A l'opposé, rue Vivienne, une autre plaque mentionne que Simon Bolivar, le Libertador, habita là quelque temps.

Voyages...Voyages...

 

 

oooOOOooo

 

 

(les photos de ces deux articles sont toutes de l'auteur).

Le Charme troublant de la Galerie Vivienne (2)
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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 18:01

 

La Galerie Vivienne est à coup sûr le plus emblématique de ces étonnants passages couverts qui se faufilent en catimini d'une rue à l'autre dans les arrondissements du cœur de Paris.

Ils hébergent habituellement une procession ininterrompue de boutiques aux devantures plus inventives et plus affriolantes les unes que les autres, comme si le fait d'être ainsi protégées du charivari urbain les incitait à développer une créativité débridée propre à appâter pour ensuite ferrer le chaland.

 

 

La Galerie Vivienne est sans conteste la plus belle de ces trouées urbaines.

L'emploi du féminin s'impose à son propos car, dès son ouverture en 1823, le terme de Galerie fut préféré à celui de Passage jugé trop 'populaire' par la noble clientèle du proche Palais Royal qui constituait la cible privilégiée des commerçants qui s'y installèrent.

 

 

A l'image des maisons de Cadet Rousselle, la Galerie Vivienne a trois entrées.

La plus incitative, la plus tentatrice, est celle ouvrant sur la rue des Petits Champs par où les acheteurs potentiels du Palais Royal étaient censés arriver.

Elle est surmontée de sculptures et d'un bel ouvrage de ferronnerie. Derrière la grille d'accès, un grand rideau rouge est parfois déployé, suffisamment écarté toutefois pour permettre d'apercevoir les brillantes lumières et l'animation qui règne à l'intérieur.

 

 

A moins d'être déjà très en retard à un important rendez-vous, il est humainement impossible pour le passant occasionnel de résister à la tentation de pénétrer en ce lieu dédié au plaisir immodéré du lèche-vitrine.

Les deux autres entrées, rue de la Banque et rue Vivienne, sont plus austères.

 

 

L'entrée de la rue Vivienne annonce clairement la couleur. Cet endroit est un hymne à la gloire du Commerce, avec un Grand C.

Une statue imposante du Dieu Mercure avait d'ailleurs été érigée au centre de la grande rotonde. Elle finit par s'écrouler à l'occasion de travaux de restauration effectués dans la Galerie.

 

 

Pénétrer dans la Galerie Vivienne, c'est couper les ponts avec le monde extérieur, c'est faire un saut dans le temps, plus d'un siècle et demi en arrière.

Il serait à peine surprenant de se retrouver nez-à-nez au détour d'une allée avec des promeneurs en gibus et crinoline, car la galerie n'est pas uniformément longiligne mais constituée de trois parties qui se recoupent à angle droit, avec par instants quelques marches qui compensent habilement la déclivité du terrain.

 

 

En journée, la lumière diffusée par la verrière à double pente révèle insidieusement la fatigue des peintures murales vieillissantes. Elle dévoile aussi inexorablement la poussière qui ombre le profil des nymphes et des déesses, porteuses des symboles de la réussite commerciale et bourgeoise.

 

 

 

 

Caressés par la lumière, les murs exposent la panoplie complète des attributs de l'aventure marchande ; caducées de Mercure, rubans, ancres, gerbes de blé, palmes, couronnes de laurier, cornes d'abondance, tout y est.

 

 

Mais c'est à n'en pas douter sous les pas des visiteurs que se trouve le plus beau joyau de ce lieu étonnant : le superbe revêtement mosaïque, dans le style pompéien, réalisé par les mosaistes de l'Opéra, Facchina et Mazzioli, qui déroule ses ondulations évocatrices de voyages ultramarins sur les quelques 500 mètres carrés de sol de la Galerie.

 

 

 

 

 

En période de fêtes, la Galerie resplendit, ajoutant au charme suranné des lustres d'un autre âge, la magie éclatante des illuminations de Noël.

 

 

Sous le regard absent des fenêtres en demi-lunes qui les surplombent, les boutiques s'alignent tout au long des coursives de cet étrange vaisseau au toit de verre.

 

 

Il y a là quelques grands noms de la mode, des galeries d'art, des restaurants au décor immuable, des librairies anciennes, un salon de thé, un caviste renommé, un bottier, l'empereur de la fleur artificielle, des créateurs, des décorateurs, j'en passe et non des moindres.

Mais serait-ce parce que Vidocq, le célèbre bagnard devenu chef de la police sous Louis-Philippe, habita ici au numéro 13 de la Galerie où il dirigea la première agence parisienne de détectives, il me semble que les mannequins dans les vitrines ont des regards un brin soupçonneux.

 

 

 

 

Il arrive d'ailleurs que l'on croise dans la rotonde un comédien en costume d'époque venu narrer les détails tragiques d'un sordide assassinat. Il propose à son auditoire attentif de résoudre une énigme, le meurtre d'une belle duchesse dont on retrouva le corps sans vie dans l'escalier en colimaçon menant à l'appartement de Vidocq...

 

 

Je sens que vous commencez à considérer cette troublante Galerie d'un autre oeil.

Et bien sachez que vous n'êtes pas au bout de vos surprises.

 

à suivre...

 

 

oooOOOooo 

Le Charme troublant de la Galerie Vivienne (1)
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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 18:15

 

 

Un drôle de petit cheval a traversé le ciel gris de Paris.

 

 

Et voilà qu'à son passage les cadenas du pont de l'Archevéché se sont mis à tintinnabuler frénétiquement.

 

 

Au même moment, de grandes fleurs ont éclos sur les façades d'immeubles jusqu'alors bien austères.

 

 

Les murs aveugles se sont vus enrichis de belles enluminures.

 

 

 

Des oiseaux par milliers se sont échappés des murs qui les retenaient prisonniers.

 

 

Les jacarandas mauves de l'avenue Carnot ont soudain refleuri.

 

 

 

De longues rangées d'immeubles jusqu'à ce jour unies dans une monochrome rectitude se sont vues dotées par enchantement de volets aux couleurs délicates ou de façades pimpantes.

 

 

Juste retour des choses, les berges de la Seine ont trouvé plaisir à observer à leur tour le ballet incessant des bateaux-mouches.

 

 

 

Considérées depuis toujours comme les irréprochables balises d'une confiante navigation urbaine, les plaques indicatrices du nom des rues et des places se sont mises à délivrer des informations fantaisistes.

 

 

 

De leur côté, les panneaux de signalisation routière, pourtant présumés plus sages, ont décidé d'afficher des directions troublantes.

 

 

 

 

Un peu partout sont apparus de sibyllins messages.

 

 

 

 

 

Les habitants ont commencé à danser sur la place publique et à s'adonner au rêve.

 

 

 

 

Les artistes ont tôt fait d'illustrer ces rêves sur les murs défraichis.

 

 

 

Le petit cheval s'est évanoui dans les nuées d'un soir d'orage et les habitants ont été brutalement tirés de leurs rêves.

 

 

Il semble que personne, parmi les habitants, ne se soit rendu compte du passage du petit cheval. Les seuls témoins seraient les sphinges de l'hôtel de Sully, mais elles gardent obstinément le silence... et faire parler une sphinge est une chose qui relève de l'impossible..

 

 

 

Le mystère restera donc entier, mais si, par le plus grand des hasards, il survenait que, passant par le pont de l'Archevêché, vous entendiez soudain les cadenas tintinnabuler frénétiquement, sachez alors, qu'au dessus de vos têtes, il y a fort à parier qu'un petit cheval folâtre au milieu des nuages à l'aplomb de la Ville Lumière.

 

oooOOOooo

 

 

 

Le Petit Cheval ( poésie urbaine)
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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 14:17

 

Je ne fréquente pas particulièrement les églises, mais je dois avouer entretenir une relation particulière avec Saint-Germain-l'Auxerrois. Menacée de disparition à diverses reprises au cours des siècles, à l'histoire particulièrement tourmentée, son architecture singulière en fait une église qui ne ressemble à aucune autre. Et puis, il faut bien le reconnaître, il n'est pas donné à toutes les églises de se situer face à la colonnade du Louvre, en plein coeur de Paris.

 

 

Lorsque les derniers feux du couchant viennent caresser la place du Louvre, ils illuminent cet étonnant ensemble d'édifices avec son beffroi central, qui a fait dire à des mauvaises langues qu'il ressemblait  à "un huilier avec ses deux burettes" !! C'est qu'en fait l'église médiévale se limite à la partie droite de l'ensemble. A gauche, c'est la Mairie du Ier Arrondissement, de style néo-gothique, qui date du milieu du XIXème siècle, de même que le beffroi central. La séparation entre l'Eglise et l'Etat se situe au niveau d'une petite cour à laquelle on accède en passant sous le porche central séparant l'église du beffroi.

 

 

Le baron Haussmann, encore lui, est responsable de cette surprenante co-existence. A la suite de la démolition frénétique des vieux immeubles entourant l'église, celle-ci se retrouva en situation de déséquilibre inesthétique à l'extrémité d'une grande place vide, d'où la décision de rétablir l'harmonie de l'ensemble. On murmure cependant que le baron, qui était protestant, n'aurait pas voulu courir le risque de se voir reprocher la destruction d'un édifice aussi symbolique, dont la cloche aurait, en 1572, sonné le tocsin annonciateur du massacre de la Saint Barthélémy.

 

 

Mais la raison pour laquelle je m'intéresse tellement à cette drôle d'église, ce n'est pas tant son histoire si riche, ni le fait que Molière et Rameau s'y marièrent et que Louis XIV y avait son banc privé, non, la véritable raison, ce sont ... ses gargouilles !!

 

 

      Si on se place côté sud de l'église, dans la rue des Prêtres-Saint-Germain-l'Auxerrois,  avec pour toile de fond l'infortunée Samaritaine, et qu'on lève le nez, on découvre un impressionnant alignement d'acrobates longilignes qui, défiant les lois de la pesanteur, paraissent s'élancer de la balustrade surplombant l'édifice. 

 

 

Venus tout droit des tréfonds du Moyen-Age, ces témoins de peurs et de terreurs ancestrales sont là pour nous rappeler que le Mal rôde autour de la Maison de Dieu.

 

 

 

Dégorgeoirs de pierre rejettant l'eau de pluie le plus loin possible du sanctuaire, les gargouilles rejettent aussi symboliquement les énergies néfastes en même temps que les eaux pluviales salies.

 

 

A une époque où, pendant des siècles, le Ciel et l'Enfer vont s'affronter dans une lutte sans merci, les gargouilles ont pour mission d'éloigner le Malin en l'effrayant par leur aspect hideux.

 

 

Issues d'un bestiaire imaginaire, elles prennent souvent la forme d'animaux monstrueux, quelquefois d'un dragon ailé en référence à la Gargouille primordiale, celle que Saint Romain vainquit, selon la légende, dans les marais de la région de Rouen.

 

 

 

 

L'habileté du sculpteur permet de varier à l'infini les formes animales qui décourageront le Vice de franchir le seuil de l'église, avec parfois une touche d'humour, tel cet ours revêtu d'une robe de moine.

 

 

 

 

Mais les plus impressionnantes représentations sont sans conteste ces figures humaines hurlantes qui devaient inciter les fidèles à regagner au plus vite la sécurité du lieu sacré. On prétend que lorsque le vent s'engouffrait dans ces sculptures, elles se mettaient à gémir, accentuant encore la terreur que leur vision inspirait.

 

 

 

 

 

Au dessus de la façade ouest, d'incroyables funambules vermiculaires s'étirent à la limite de la rupture d'équilibre, témoignant, s'il en était besoin, de la virtuosité de ces artistes anonymes, dignes contemporains des audacieux architectes des nefs gothiques.

 

 

 

 

Sous le porche principal, les rois, les saints et les reines dialoguent avec des créatures improbables.

 

 

 

 

Un immonde bestiaire escalade les arches ou joue au passe-murailles.

 

 

 

La vision effrayante des tourments de l'Enfer et le spectacle de nos turpitudes foulées aux pieds par les Saints devraient nous décourager à jamais de succomber à la pernicieuse tentation du Péché.

 

 

Plus étonnant est ce détail, difficile à distinguer, à la base d'une gargouille située dans le no man's land entre Eglise et Mairie. Il s'agit d'une boule dévorée par une multitude de rats, symbolisant vraisemblablement le Monde rongé par la Misère. Le grouillement frénétique des rongeurs est observé avec intérêt par un gros chat à la face lunaire. Il existe parait-il en France d'autres exemples de "boules-aux-rats" dans des édifices religieux gothiques, mais celle de Saint-Germain-l'Auxerrois présenterait la caractéristique singulière suivante : les rats en sortent, alors que dans les autres exemplaires connus, ils y pénétrent !!

 

 

Dans le calme du soir, le saint évêque d'Auxerre semble inviter les fidèles apeurés à retrouver le chemin du salut.

 

 

Vêtue de ses longs cheveux, la belle Marie l'Egyptienne apporte de Jérusalem les miches de pain dont elle se nourrira dans le désert. Cette sculpture, comme beaucoup de celles du porche, est une copie du XIXème siècle.

 

 

L'original du XVème siècle, avec sa superbe polychromie, est conservé à l'intérieur de l'église.

 

 

Non loin de là, Saint Germain en personne a lui aussi traversé les siècles et bénit les pêcheurs en quête de repentance.

Au dehors, la circulation automobile, rue de Rivoli et sur les quais de Seine, atteint son paroxysme, couvrant le gémissement des gargouilles acrobates, devenu inaudible.

 

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Les Gargouilles de Saint-Germain-l'Auxerrois
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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 14:05

 

 

 

 

A tous les visiteurs

 

fidèles, occasionnels ou accidentels

 

de ce modeste blog

 

je souhaite une très heureuse

 

Nouvelle Année

 

2014

 

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26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 19:10

 

Pour cette deuxième promenade en zigzag, je vous convie à une balade franchement iconoclaste en compagnie de quelques représentants de la statuaire parisienne..

 

 

A Champs-Elysées - Clémenceau, le général De Gaulle presse le pas sous un ciel d'orage à la rencontre de son glorieux destin.

 

 

De l'autre côté de la place, Clémenceau se demande comment le général peut avancer si vite avec un tel vent.

 

 

Sur le parvis du Grand Palais, deux bambins stupides n'ont rien trouvé de mieux à faire que de s'ouvrir le ventre à coups de burin. Voilà ce qui arrive quand on laisse de vilains garnements sans surveillance.

 

 

Rue de Sèvres, ces deux là ont l'air trop gentils pour être honnêtes. Dieu sait quel tour pendable sont-ils en train de manigancer.

 

 

Sur la face Nord de l'Arc de Triomphe, ce vieillard est mort de peur et s'accroche où il peut. Se rend t-il seulement compte qu'il entrave ainsi la marche du guerrier ?. Vieillesse ne rime pas forcément toujours avec sagesse. 

 

 

Du côté du Petit Palais on s'ennuie ferme, mais, direz-vous, dans une vie de statue les divertissements sont plutôt rares.

 

 

Au cimetière du Père Lachaise, on n'a pas vraiment le moral, mais après tout, quoi de plus naturel en ce lieu.

 

 

Au cimetière Montparnasse, par contre, il y a quelqu'un qui ne parvient pas à trouver le repos, Charles Pigeon, l'inventeur de la célébrissime lampe. Lui  qui a permis à l'humanité de bénéficier d'inventions aussi géniales qu'un matelas insubmersible et une table de nuit inodore (!) tourne et retourne dans sa tête des projets qui, n'en doutons pas, devraient mettre en émoi la communauté scientifique.

 

 

Sur le pont de Grenelle, la statue de la Liberté, histoire de se rendre utile, a décidé de régler elle-même la circulation.

 

 

Sous le pont Mirabeau coule la Seine, ce n'est pas nouveau, et cette baigneuse impudique essaie vainement d'obtenir de l'aide pour atteindre le parapet.

 

 

Rue d'Abbeville, à la vue de ces affriolantes cariatides, on se demande vraiment quelle frustration poussait nos arrière grands-parents, qui prenaient des bains de mer tout habillés, à orner la façade de leurs immeubles d'accortes personnes aussi dévêtues.

 

..

 

Pas de quoi en tous cas distraire les doctes savants du Museum d'Histoire Naturelle qui posent pour la postérité devant leurs chers ossements blanchis.

 

 

Aux Invalides, l'Homme Invisible se repose après la bataille.

 

 

A Montmartre, le Passe-Muraille aux longs doigts décide, lui, de réapparaître à la vue de tous.

 

 

Sur le chantier du Trou des Halles, l'Homme qui écoute, téléphone pour savoir quand vont enfin se terminer les travaux.

 

 

Quai Anatole France on croit entendre ce beau jeune homme - qui visiblement n'a même pas eu le temps de se rhabiller - s'exclamer : 'Ciel, son mari !!'

 

 

Heureusement, le temps n'est pas aussi mauvais que l'hiver dernier quand les statues du Parc Monceau se recroquevillaient en grelottant de froid sous la neige.

 

 

Sur le parvis du Musée d'Orsay, ces imposantes dames de fer , qui ont connu l'ancienne gare, dévisagent avec incrédulité la petite effrontée, tout de même impressionnée, qui ose ainsi venir troubler leur sévère assemblée.

 

 

Aux Arènes de Lutèce, cette dame a carrément perdu la tête.

 

 

Au square Nadar, le malheureux chevalier de la Barre a retrouvé la sienne. Il faut dire qu'à peine âgé de 19 ans, ce gentilhomme avait été décapité en 1765 non sans avoir au préalable subi la question ordinaire et extraordinaire, eu la langue et le poignet coupés et être enfin brûlé vif. Tout cela en punition de quel crime atroce direz-vous : simplement parce qu'il n'avait pas soulevé son chapeau au passage d'une procession !! Autres temps, autres moeurs ... quoi que ...

 

 

A quelques pas de là, en l'église Saint Pierre de Montmartre, Saint Denis tient délicatement sa tête devant lui. Selon la légende, le premier évêque de Paris, martyrisé lui aussi, avait été privé de son chef. Avant d'aller s'enterrer dans le Neuf Trois, il aurait marché pendant 6 kilométres en portant sa tête sous le bras, traversant Montmartre par le chemin devenu depuis la rue des Martyrs (quelle coïncidence !).

 

..

 

Rue Fortuny, des rats à la dentition particulièrement solide grignotent un mur de l'hôtel particulier de Sarah Bernhardt comme s'il s'agissait d'un vulgaire morceau de fromage.

 

 

Sur la façade est de l'Hôtel de Sens, un boulet perdu des journées révolutionnaires de 1830 est venu se ficher dans le mur. Il y est toujours, la date de l'événement étant gravée au dessous.

 

 

Boulevard Saint-Germain, le mur du Ministère de la Guerre .. pardon, du Ministère des Armées, exhibe toujours fiérement les stigmates des combats furieux de la Libération de Paris.

 

 

Rue Royale, à deux pas de chez Maxim's, on peut toujours trouver placardé l'Avis de Mobilisation Générale, mais qui s'en soucie à présent ?

 

 

Peut-être que le général devrait revenir mettre un peu d'ordre dans tout çà ?

 

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Paris en zigzag (2)
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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 19:30

 

Flâner dans Paris, le nez au vent, au hasard des rues, c'est être assuré de revenir avec plein d'images dans la tête, étonnantes, inattendues, amusantes, incongrues ou poétiques.

La simple lecture du nom des rues peut donner lieu à bien des surprises.

 

 

 

Ces noms peuvent aussi être révélateurs de la condition des résidents qui habitèrent ces lieux il y a plus ou moins longtemps.

 

 

 

A voir cette plaque luttant désespérément contre un lierre envahissant, on se rend compte qu'il faudrait bien peu de temps pour que la nature reprenne vite ses droits sur le béton parisien.

 

 

Or, il se trouve parfois que des esprits facétieux détournent les noms des voies de manière ironique.

 

 

 

Certains panneaux indicateurs manquent totalement d'humour et peuvent laisser perplexe lorsque la localisation indiquée paraît par trop inadéquate..

 

 

La signalisation routière peut aussi, à l'occasion, faire l'objet de subtils détournements.

 

 

 

Sur les murs, il arrive qu'apparaissent d'étranges interdictions.

 

 

L'entrée du cimetière Montparnasse serait-elle également interdite aux centaures ?

 

 

Rue du Faubourg Saint-Denis le porche d'un immeuble pose une question existentielle.

 

 

 

Les noms des bistrots font assaut d'inventivité pour attirer le chaland.

 

 

 

J'aurais pour ma part une petite préférence pour ce restaurant de la rue du Bourg Tibourg bien que j'ignore à quels fous il est fait allusion.

 

 

Dans le même esprit, il y avait autrefois, rue de la Convention, un café situé juste en face de l'hôpital Boucicaut et qui s'appelait "Mieux vaut ici qu'en face". Il a été remplacé par un restaurant coréen qui ne cultive hélas pas le même sens de l'humour.

 

 

Devant la FNAC Etoile, il semblerait que les guerriers du 'Seigneur des Anneaux' ont échangé leurs fiers destriers contre des petits scooters. Quelle déchéance !!

 

 

Rue de Penthièvre, un chien curieux regarde les passants et, à Saint-Germain l'Auxerrois, une gargouille est à la limite de la perte d'équilibre pour tenter d'apercevoir ce qui se passe au carrefour.

 

 

Près du Centre Pompidou, un géant débonnaire tente en vain d'obtenir le silence.

 

 

Et pendant tout ce temps, à la Trinité, sur le toit d'un immeuble, il y a une cheminée qui danse...

 

 

Ici s'arrête cette promenade en zigzag.

A bientôt pour d'autres découvertes insolites et parisiennes.

 

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Paris en zigzag
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4 mars 2012 7 04 /03 /mars /2012 20:05

A Paris, au Carré Marigny, lorsqu'il fait froid et gris, les bancs s'ennuient ferme, aussi, pour tromper leur ennui, ils s'inventent des jeux  que seul un passant à l'oeil averti peut avoir la chance de surprendre.

 

P1040832

 

C'est ainsi qu'ils se rassemblent en ligne pour jauger le rare quidam de passage et commenter tout à loisir les particularités physiques et la démarche du promeneur.

 

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Mais hélas, en cette journée morose, les occasions de commérage se révèlent plutôt restreintes.

 

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Profitant de l'accalmie hivernale, certains bancs paraissent régler de vieilles querelles qu'ils évoquent à distance respectable l'un de l'autre, histoire de préserver son quant-à-soi.

 

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Ces deux-là toutefois ne semblent pas avoir trouvé une issue favorable à leur litige car ils s'ignorent superbement.

 

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Du coup, d'autres ont trouvé l'idée amusante et inventent une nouvelle version du recto verso.

 

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La palme revient pourtant à ces bancs qui, entraînés sans doute par la musique joyeuse du Guignol voisin, ont formé une ronde, moyen efficace pour réchauffer quelque peu leurs vieux bois vermoulus..

 

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 10:47

 

 

 

 

Cela faisait bien une éternité que je n'avais pas rendu visite à la Basilique de Saint-Denis.

 

Eternité, un mot si approprié pour désigner ce lieu magique, réceptacle de plus de 70 tombeaux et monuments funéraires des souverains du Royaume de France.

 

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La Cathédrale-Basilique, il faut la visiter de préférence un jour de plein soleil, quand la lumière traverse les somptueux  vitraux de la nef et dépose sur le dallage sombre du transept un tapis de taches multicolores.

 

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On a souvent dit de la vénérable Basilique qu'elle était un hymne à la lumière et il est un fait que, franchi le seuil, on ne peut qu'être frappé par la clarté et la légèreté de cette voûte vertigineuse.

 

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Il régne ici une atmosphère sereine, tant il est vrai que les cars de tourisme ne s'aventurent guère dans le mal-aimé 'Neuf Trois' et préfèrent déverser leur cargaison bigarrée et cosmopolite devant la Tour Eiffel, le Moulin Rouge ou le Sacré Coeur.

 

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Les gisants royaux peuvent donc tout à loisir fixer de leurs grands yeux de marbre la voûte ogivale, là-haut, très haut au dessus de leurs têtes.

 

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  Ils sont alignés comme à la parade, drapés dans les plis savants des vêtements de Cour.

 

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Droits, bien droits, les mains jointes, certains en armure et certains pieds nus, la tête posée sur des coussinets évoquant l'aspect, sinon la douceur, des précieux tissus d'antan.

 

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Point de fleurs ici, mais beaucoup de couronnes.

Elles couvrent le chef de ces souverains aux noms étranges qui nous intriguaient tant sur les bancs de l'école, mais dont retenir la chronologie tenait du prodige. Pépin le Bref et Charles Martel, Frédégonde et le bon roi Dagobert, Clovis et Berthe aux Grands Pieds, et même le vaillant Du Guesclin accompagnant son suzerain jusqu'en outre-tombe.

 

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A leurs pieds, s'agite un étonnant bestiaire.

Petits chiens de compagnie des princesses..

 

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Fidèles compagnons de chasses éperdues,

 

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Confidents discrets des intrigues de Cour,

 

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Espions au service de la Reine,

 

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  ou exécuteurs des basses oeuvres.

 

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Ne seraient-ils point en fin de compte que des guides au royaume souterrain de la mort ?

 

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Les Rois, de leur côté, préfèrent les lions, symbole de Puissance et de Résurrection.

 

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Leurs pieds, chaussés de poulaines, reposent  confiants sur les nobles crinières.

 

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Le Roi des Animaux semble supporter sans rugir ces souverains fardeaux.

 

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Louis le Hutin, fils aîné du ténébreux Philippe le Bel, est là, ainsi que son père et ses deux frères, les Rois Maudits de Maurice Druon, monarques sulfureux autour desquels flotte une odeur de bûchers, de complots, d'intrigues et de meurtres, ceux dont d'insidieux poisons tordirent les entrailles et ceux qui se souciaent si peu du bien-être de leurs sujets.

 

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Joliment désigné sous le nom de Jean Ier le Posthume, il est là lui aussi, le fils de Louis le Hutin et de Clémence de Hongrie, ce Bébé-Roi qui ne vécut que 5 jours. Selon Maurice Druon, c'est de lui que l'infâme Mahaut d'Artois pensât abréger la si courte existence en lui essuyant la bouche avec un mouchoir empoisonné. Autres temps, autres moeurs !

La sépulture de sa maman se trouve à quelques mètres.

 

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Les chroniqueurs du temps avaient décidément bien du mérite à démêler les fils de ces généalogies tortueuses.

 

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Les funérailles allaient alors bon train..

 

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.. et les occasions ne manquaient guère de déplorer la disparition brutale d'un souverain régnant.

 

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Mais il serait dommage de sombrer dans la mélancolie.

 

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Les Dames du Temps Jadis savaient égayer la Cour de leurs multiples talents, elles qui dansaient si bien le branle ou la saltarelle, jouaient du luth à ravir et décidaient souvent des affaires du royaume.

 

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Le monument funéraire construit pour Louis XII et Anne de Bretagne surprend par sa munificence. Les souverains y sont représentés nus et 'transis' selon la coutûme,

 

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mais, agenouillés au-dessus de leur majestueux tombeau, ils ont rejoint un monde meilleur et prient sans doute pour le repos de l'âme des malheureux monarques alignés si impeccablement à leurs pieds.

 

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Puissent Henri II et Catherine de Médicis, allongés non loin, les entendre. Le repos de la Reine parait toutefois bien agité. Comment, à vrai dire, pourrait-il en être autrement quand le souvenir de la Saint-Barthélémy vous hante encore?

 

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Il ne faudrait pas croire cependant que le repos éternel de tous ces souverains a toujours été chose acquise.

 

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La tourmente révolutionnaire a fait subir les derniers outrages a bien des sépultures.

 

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La fureur sans-culotte a brisé le nez des gisants, 

 

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et, à y regarder de près,

 

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on voit bien que la chirurgie tombale a eu fort à faire pour restaurer le royal odorat..

 

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Elle n'a pu toutefois effacer les signatures impies qui maculent à jamais le marbre de tant de tombes.

 

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Combien de mains avides et frustrées ont-elles caressé le sein de Marie-Antoinette?

 

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Louis XVI semble n'en avoir cure et attend toujours patiemment le retour de La Pérouse.

 

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Près du Choeur inondé de lumière, dans sa vitrine où se mirent les vitraux, un Roi Carolingien a un regard halluciné.

 

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Insensible au serpent qui s'agite à son bras, une Vertu de marbre vérifie le bel ordonnancement des tombes.

 

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Un vieillard se retourne.. sans doute sur son passé.

 

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Des angelots minaudent autour d'une colonne parsemée de flammes.

Ils étaient les gardiens du coeur de François II.

 

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A leurs pieds, un piédestal triangulaire nous rappelle, s'il en était besoin, la fragilité de la condition humaine.

 

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Après un dernier regard à l'oeil géant qui veille cette armée de fantômes, il est temps de quitter les ombres du passé..

Dehors, il fait grand soleil. Une foule tranquille revient de la mosquée après la prière du Vendredi.

Un autre monde..

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