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10 novembre 2012 6 10 /11 /novembre /2012 12:25

 

En Chine du Sud, le riz est la grande affaire. Comme on le récolte deux fois dans l'année, on a donc deux fois plus de chance, si l'on voyage aux confins du Guangxi et du Guizhou, de se retrouver à l'époque où, après battage, les grains sont mis à sécher au soleil partout où cela est humainement possible.

 

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C'est dans ces régions que, depuis des temps immémoriaux, les minorités Dong ou Yao cnt sculpté les montagnes en dessinant, au prix d'un labeur acharné, des rizières en terrasse que l'on désigne aussi sous le nom évocateur d'écailles de dragon.

 

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On peut bien sûr préférer la saison où, les rizières étant mises en eau, la lumière s'y reflète en un miroir étincelant, mais les ondulations du riz mûr dans les brumes de l'automne et les lointains bleutés ont aussi leur charme.

 

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Les femmes sont donc venues couper les gerbes à grands renforts de faucilles.

 

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Tondus de leur paille et de leur grain, les champs dessinent alors une bien étrange géométrie.

 

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Avant battage, les gerbes sont mises à sécher dans les champs, semblables aux tentes d'une armée attendant  la bataille.

 

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La vraie bataille, ce sera en fait le séchage des grains, de ce riz paddy encore trop humide pour être ensuite conservé dans de bonnes conditions.

 

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Vu de loin, on distingue sur la place du village d'intrigantes taches claires.

 

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Vu de près, on comprend que la moindre surface plane au sol a été mise à profit pour sécher le riz.

 

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Que ce soit à même le sol, en terre battue ou en ciment, sur des nattes ou des bâches plastiques, les grains ont été étalés.

 

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Les chemins, les ruelles, les places, les ponts, tout ce qui est plan et sec est mis à profit. On chemine en zigzag entre des parterres de grains.

 

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On prétend même, lorsque le mauvais temps menace que des routes peuvent être coupées ou des pistes d'aéroports neutralisées pour permettre à la précieuse manne d'atteindre à temps son taux d'humidité optimum

 

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C'est que la chose est moins simple qu'il n'y paraît car, contrairement à ce que l'on pourrait croire, le séchage au soleil direct élève trop vite la température des grains qui risquent de se briser et d'être ensuite impropres à la consommation.

 

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Alors, inlassablement, on trie et on ratisse pour abaisser la température des grains.

 

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Penchés, courbés, accroupis, devant la maison, dans la cour, sur le toit, on répète patiemment les mêmes gestes, minutieux, avec un infini respect pour ce trésor de la terre qui de tout temps a assuré la survie des hommes.

 

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Pour faire bonne mesure, des gerbes entières non battues sont aussi mises à sécher sur le devant des maisons de bois, ajoutant encore au pittoresque de ces villages si prisés des touristes.

 

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On peut même, avec un peu de chance, saisir sur un seul cliché le séchage simultané des gerbes de riz et des fameuses teintures indigo, couleur traditionnelle du vêtement de la minorité Dong !

 

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La modernité atteindra probablement bientôt ces villages. Leurs habitants y gagneront sans doute une vie moins dure mais peut-être aussi y perdront-ils un peu leur âme.

 

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Si d'aventure vous passez par ces régions où les jolis ponts du Vent et de la Pluie agrémentent un stupéfiant paysage de rizières miroitantes, ayez une pensée pour le labeur têtu et minutieux que la culture traditionnelle du riz représente.

Vous n'en verrez peut-être que le côté photogénique, mais la vieille dame sur le pas de sa porte qui mange pensivement son petit bol de riz sait, elle, ce qu'il en a coûté d'efforts pour parvenir à ce simple geste si familier.

 

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 18:20

Tout a commencé par un matin brumeux.

 

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On ne distinguait en premier plan qu'une fine dentelle de feuilles dessinée par la végétation tropicale. Je sentais pourtant qu'ils étaient là, invisibles dans le brouillard épais.

 

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Doucement, le voile a commencé à se dissoudre et le premier d'entre eux est apparu, semblable à un fantôme bleuté..

 

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Puis, tel un rideau de scène, l'horizon s'est élargi d'un coup dévoilant la petite ville de Yangshuo sertie dans son écrin de géants opalescents qui donnaient curieusement l'impression de veiller sur elle.

 

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Colosses débonnaires émergeant de la brume, ils semblaient considérer avec une affection curieuse ces fourmis humaines s'agitant à leurs pieds dans la petite ville cernée de toutes parts par ces sentinelles de pierre.

 

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Village devenu ville, Yangshuo s''étire paresseusement le long de la jolie rivière Li, dans cette région du Guangxi, dans le sud-ouest de la Chine, rendue mondialement célèbre par l'étrange beauté de ses paysages.

 

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Où que l'on se trouve en ville ou dans les environs, il n'est pas un endroit où l'horizon ne révèle la présence attentive des géants bleutés aux formes irréelles.

 

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Dans le centre ville même, ils ne rechignent pas à l'occasion à se mirer dans l'eau d'un canal.

 

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Lorsque l'invasion touristique devient par trop flagrante, on peut cependant percevoir en y prêtant attention, un certain agacement de leur part.

 

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Le doigt pointé de l'un de ces colosses pourrait-il être interprété comme un avertissement ?

 

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Nés il y a quelques 200 millions d'années de la grande convulsion himalayenne et souvent désignés sous le vocable de 'pains de sucre', ce sont en réalité des karst. Entre soulèvements et affleurements, l'intense érosion des roches en climat subtropical humide à fortes pluies de mousson a entraîné la dissolution des calcaires et créé ces paysages fantomatiques de tours et de cônes, de buttes arrondies et de pitons aux versants acérés et aux pentes improbables.

 

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Une relation d'affection a très tôt lié ces témoins de la frénésie géologique aux habitants de cette région restée longtemps isolée. Il n'en est pour preuve que les noms évocateurs attribués aux plus belles formations bordant la rivière : Grand -Père regardant une Pomme, le Lion montant la colline des Cind Doigts, les Huit Surnaturels traversant la rivière, le Lion qui regarde la colline de la Fresque des Neuf Chevaux etc.. etc..

 

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Il faut croire que, flattés par ces désignations avantageuses, les karst ont décidé en retour d'offrir à leurs admirateurs un spectacle grandiose. Lorsque le temps est clair, ils dévoilent au crépuscule une envoûtante féerie.

 

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Yangshuo s'endort alors dans la magie de couchers de soleil fulgurants.

 

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La nuit venue, les karst renaîtront une fois encore à la lumière, cette fois artificielle, du féérique spectacle évoquant la fuite en radeau sur la rivière de la chanteuse Liu Sanjie.

 

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Dans la fantasmagorie des projecteurs et des fumigènes, la lune semblera se poser sur le miroir des eaux.

 

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Le lendemain, les rives de la Li retrouveront leur agitation coutumière.

 

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Avant de regagner leurs mégapoles bétonnées et trépidantes,  les jeunes couples en week-end dans la Chine profonde contempleront une dernière fois ce paysage magique si éloigné des complexes urbains tentaculaires, chaotiques et pollués dans lesquels ils vivent.

 

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 15:15

Marchés d'ailleurs' , 'marchands de couleurs', la rime est bien sûr tentante, car pour  le photographe avide de sensations chromatiques les marchés exotiques sont une bénédiction.

 

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Au rayon alimentation, les fruits et légumes tropicaux sont alignés pour une parade aussi colorée qu'éphémère.

 

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Ils ont des noms qui font rêver, caramboles, corossols, sapotilles, papayes, goyaves, jujubes, mangoustans et autres ramboutans, sans parler des fruits du dragon qui ressemblent au toit des pagodes chinoises ou des jacquiers dont la peau n'est pas sans rappeler la carapace des dinosaures.

 

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Les légumes quant à eux ne sont pas en reste; qui rivalisent de couleurs acides propres à faire saliver le chaland.

 

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Nul besoin de préciser que du côté des épices, poudres et condiments divers, couleur et saveur se mêlent en un enivrant et étourdissant tourbillon.

 

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L'infinie variété des pharmacopées locales ne laisse pas de surprendre et on se perd souvent en conjectures sur la nature et l'utilisation de plantes aux formes improbables.

 

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Mais c'est peut-être dans le marché aux poissons que la couleur émeut, là où de splendides specimens de la faune coralienne jettent leurs derniers feux dans une agonie multicolore.

 

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Il ne faudrait cependant pas croire que seul, le secteur alimentation détient le monopole de la couleur. Les textiles aussi participent à la fête et il suffit de contempler les amoncellements de laines et tissus en tous genres pour constater que la couleur est ici encore la reine des étals.

 

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Il n"est pas jusqu'aux chapeaux, les fameux panamas, qui obéissent à la règle et se parent d'une palette à rendre jaloux le peintre le plus inspiré.

 

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Que dire alors des petits sujets en balsa si prisés des touristes ?

 

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Grisés par cette explosion colorée, nous en arriverions presque à oublier les gens qui, marchands ou acheteurs, sont l'âme de ces lieux d'échange. Ce sont eux qui donnent vie à ces marchés que nous qualifions volontiers de 'typiques' ou d'exotiques'. Alors, pourquoi ne pas leur rendre un petit peu hommage ?

 

Market 2

 

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Market 3

 

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Child of Lombok

 

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Et peut-être qu'un jour, dans le dédale des allées, au beau milieu de la foule, étourdi de bruit, de chaleur, d'odeurs, d'impressions fugaces et de sons inconnus, il vous arrivera, ne serait-ce qu'un infime instant, de croiser, dans un rai de lumière, un regard qui ravivera pour vous à jamais le souvenir de ces lieux fascinants.

 

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Dans leur grande majorité ces photos ont été prises sur des marchés de Thaïlande. Les autres photos concernent des marchés de Birmanie, du Laos, de Lombok et d'Equateur. Les photos de poissons ont été prises sur le marché d'Apia, aux Samoa Occidentales.

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 12:45

 

En Equateur, dans la charmante ville de Cuenca, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco pour la richesse de son patrimoine artistique et culturel, le Musée des Cultures Aborigènes, situé au coeur du quartier historique, abrite une importante collection d'objets illustrant la diversité des cultures du pays, depuis la préhistoire jusqu'au début du XVIème siècle, avant donc l'arrivée des espagnols. C'est surtout dans la période allant de 500 avant JC à 500 après JC que ce sont développées dans la région des cultures aux réalisations artistiques particulièrement abouties.

 

le penseur, culture Jama Coaque

 

'El Pensador', le Penseur, est une oeuvre-phare représentative de cette période, saisie par le sculpteur dans une attitude que n'aurait pas reniée Rodin s'il avait vécu il y a 2000 ans.

 

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agriculteur, culture Jama Coaque

 

Shamans, chasseurs, agriculteurs, musiciens, se pressent dans les vitrines, saisis dans une attitude hiératique ou en mouvement, témoins émouvants des civilisations qui peuplèrent ces contrées andines il y a bien longtemps.. 

 

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personnage debout, culture Jama Coaque

 

En parcourant les salles de ce fascinant musée, on ne peut que remarquer le nombre impressionnant de récipients de toutes sortes, pots, vases, bassins, jarres, bouteilles, marmites, coupes et coupelles, cruches et cruchons, habilement décorés et peints de couleurs vives, qui témoignent de l'importance donnée à ces contenants en des temps où la conservation des aliments était gage de survie pour le groupe. .

 

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détail d'une jarre, culture Tacalshapa

 

Plusieurs de ces ustensiles présentent des traces de suie, preuve d'une longue utilisation domestique, mais ce qui frappe le plus c'est le fait que beaucoup d'entre eux sont décorés de visages humains avec parfois l'addition de petites têtes d'enfants, probablement symbole de fertilité.

 

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détail de la partie supérieure d'une jarre, culture Tacalshapa.

 

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partie supérieure d'une jarre, culture Puruhá

 

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une marmite qui aurait pu inspirer les potiers de Vallauris, culture Tacalshapa

 

L'impression est saisissante, comme si, au delà des siècles, ces objets du quotidien dévisageaient le visiteur.

 

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jarre à visage humain, culture Tacalshapa

 

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récipient à visage souriant, culture Puruhá

 

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partie supérieure d'une jarre, culture Tacalshapa

 

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détail d'une poterie, culture Cashaloma

 

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récipient à visage, culture Puruhá

 

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poterie-personnage, culture Tacalshapa

 

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récipient à visage, culture Puruhá

 

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jarre-personnage, culture Tacalshapa

 

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détail d'une poterie à décor polychrome, culture Puruhá

 

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verre en forme de personnage assis, culture Manteña

 

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verre en forme de personnage assis, culture Manteña

 

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poterie-visage, culture de la région orientale

 

Les poteries n'étaient en fait bien souvent que le seul mobilier de leurs propriétaires, d'où leur importance, mais surtout elles avaient fréquemment un rôle  lié à des pratiques shamaniques, servant à la préparation de boissons servies à l'occasion de cérémonies rituelles, revêtant ainsi un caractère sacré.

 

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bouteille-sculpture, période formative

 

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marmite de sorcier, culture Bahia

 

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jarre sculptée, culture Manteña

 

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encensoir, culture Manteña

 

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verre à visage, culture Cashaloma

 

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récipient figurant un joueur de flûte de Pan, culture Cashaloma

 

Anthropomorphes ou zoomorphes, comme les décrivent doctement les petits cartons explicatifs placés dans les vitrines, les poteries peuvent aussi revêtir l'aspect d'animaux mythiques ou même prendre la forme d'objets inattendus, vraisemblablement liés à des rites initiatiques.

 

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poterie-oiseau, période formative

 

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verseuse avec personnage mythique, culture Bahia

 

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récipient rn forme de tête d'animal, culture Cashaloma

 

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bouteille avec singe, période formative

 

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urne en forme de félin, période formative

 

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vase zoomorphe, culture Manteña

 

Dans la première moitié du XVème siècle de notre ère, ces cultures encore si mal connues disparurent brutalement sous le joug de l'expansion Inca. Puis vinrent les espagnols et la suite est bien connue. Ces étranges ustensiles continuent pourtant à nous lancer des interrogations muettes auxquelles nous serions bien en peine de répondre.

 

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vue de Cuenca depuis la fenêtre d'un céramiste

 

Aujourd'hui, les céramistes ne dessinent plus de visages sur les flancs rebondis des jarres, mais, alors que derrière la vitre, la jolie ville-musée s'étire voluptueusement dans son écrin de montagnes, alignées sur le rebord de la fenêtre, les créations contemporaines témoignent du merveilleux savoir-faire hérité de lointains ancêtres, ceux-là même qui recherchaient la protection des dieux en modelant la terre à leur image.

 

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 19:25

Dans les hauteurs de l'île d'Isabela, aux Galapagos, si l'on emprunte le petit chemin forestier qui mène à l'enclos des tortues géantes, on est forcément amené à remarquer qu'à certains endroits, des bancs ont été disposés, qui semblent adresser au passant un clin d'oeil complice, l'invitant à souffler un peu, surtout lorsque le soleil de l'après-midi cogne avec vigueur.

 

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Voilà une bien charmante attention direz-vous. Oui, mais, car il y a un mais, ces bancs ont été installés au beau milieu de bosquets serrés d'un bel arbre des rivages marins de la Caraîbe et de l'Amérique latine, le mancenillier, au feuillage toujours vert, dont les fruits, abondants, ressemblent à de petites pommes d'un jaune-verdâtre.

 

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Et alors, penserez-vous, l'intention n'est-elle pas louable de disposer ces bancs sous des ombrages accueillants et protecteurs ?

 

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Hélas, trois fois hélas, sachez que le mancenillier est un véritable condensé de poison. Tout en lui est infiniment vénéneux. Depuis la pointe des racines jusqu'à l'extrémité des feuilles, tout, le tronc, l'écorce, la sève, les feuilles, tout est incroyablement toxique. On le nomme quelquefois figuier vénéneux. Au Vénézuela, on l'appelle arbol de la muerte, c'est tout dire. Aux Antilles, on peint en rouge une tête de mort sur son tronc gris pour avertir le promeneur distrait et les indiens caraïbes utilisaient dit-on sa sève comme poison de flèches et de pêche.

 

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Un simple contact avec n'importe quelle partie de la plante provoque une grave inflammation de la peau et une conjonctivite intense. Aux Antilles encore, la légende dit même qu'on ne saurait rester sous l'ombre d'un mancenillier sans devenir aveugle !! L'inhalation de poussières de bois vert provoque rhinite, laryngite et bronchite. Or, le bois de mancenillier est utilisé en menuiserie bien que le bois sec provoque à l'occasion des réactions cutanées chez les individus sensibles.

 

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On raconte que les ouvriers qui abattent les arbres et les scient doivent prendre des précautions pour ne pas être incommodés par le latex. Ils allument un feu autour du tronc.pour lui enlever une partie de son suc en prenant bien soin d'éviter la fumée pendant l'opération. On prétend aussi qu'autrefois ils travaillaient entièrement nus après s'être copieusement enduits d'huile pour éviter les brûlures...

 

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Placé à proximité, un tableau laconique se borne à avertir le quidam du caractère vénéneux des jolies petites pommes  qui jonchent le sol par milliers. Doux euphémisme en vérité! Je me garderai bien d'évoquer ici les conséquences de l'ingestion accidentelle des fruits de cet arbre maudit, elles sont dignes du plus abominable des films d'horreur.

 

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Ce funeste tableau étant brossé, on peut alors se demander à juste titre pourquoi diable - c'est le cas de le dire - a t-on eu l'idée saugrenue d'installer des bancs à l'ombre de ces funestes végétaux.

Un possible élément de réponse serait la volonté inavouée et inavouable de réguler le flot touristique dans cette région hyper protégée de la planète, mais le souci de préserver la bio-diversité au détriment de l'espèce humaine semble peu compatible avec les principes éthiques des successeurs de Darwin. Alors, que penser ?

Il faut dire qu'il n'y a pas foule sur ces bancs, nullement comparables à ceux des Tuileries ou du Luxembourg où, les jours d'été, il faudrait pratiquement simuler une syncope pour avoir une petite chance de s'y poser.

 

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Commen font les étranges tortues des Galapagos pour se délecter de ces concentrés de poison ??

 

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Un cactus espion qui se trouvait sur leur passage a bien essayé de percer le mystère, mais en vain.

 

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Peut-être après tout que, dans l'infinie sagesse que leur confère leur grand âge, les tortues veulent épargner aux humains les horribles souffrances qu'engendrerait la dégustation de ces fruits maléfiques. .Qui sait ?

 

 

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 18:05

De l'Amazonie aux Galapagos, l'Equateur est un patchwork  de paysages, de climats, de couleurs, de peuples et de cultures. Voyager en Equateur, c'est se trouver confronté en permanence à des contrastes saisissants. Les gens rencontrés traduisent tout particulièrement cette grande diversité. En voici quelques exemples:

 

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Vendeuse sur le marché d'Otavalo.

 

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Garde présidentiel à Quito.

 

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Écolières en goguette à Guayaquil.

 

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Villageoise endormie, et sa fille, sur un trottoir de Cuenca.

 

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Jeune indienne Shuar dans la région du rio Napo.

 

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Fanfare attendant un dignitaire à Guayaquil.

 

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Dame souriante à sa fenêtre à Alausi.

 

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Scène de rue à Quito.

 

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Des hommes bien chapeautés dans la région de Cuenca.

 

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Le conducteur du petit train des Andes.

 

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Paysanne de Zumbahua.

 

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Danseuse folklorique à la Nariz del Diablo.

 

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  Marché aux fleurs sur la piazzeta del Carmen à Cuenca..

 

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Vendeur ambulant à Alausi.

 

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Méditation devant un iguane du Parque Centenario à Guayaquil.

 

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Retour de marché à Alausi.

 

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Éleveur de canards à Otavalo.

 

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Au marché Sangurima à Cuenca.

 

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Un mode de transport commode dans une bananeraie de la côte Pacifique.

 

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Scène de marché à Otavalo..

 

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La journée a été rude..

 

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Sur un mur de Cuenca, on fustige les concours de miss.

 

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Au-dessus d'une sombre échoppe d'Alausi

on célèbre la gloire de la reine de beauté locale !!

Contrastes encore et toujours ..

 

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17 juillet 2012 2 17 /07 /juillet /2012 10:45

Baños est décidément une drôle de petite ville. Elle a quelque chose d'une ville-frontière, ce qu'elle est en réalité, située à la sortie de la cordillère centrale, sur la route de l'Amazonie, avec un je ne sais quoi de tropical qui flotte dans l'air, devenu soudain doux et humide après les rigueurs de la sierra. Ce qui caractérise Baños, c'est sa proximité, on serait tenté de dire sa complicité, avec l'un des plus terribles volcans de l'Equateur dont le nom sonne comme un air de merengue, le redoutable Tungurahua qui la domine de ses 5023m. Mamma Tungurahua, comme on dit ici, car, allez savoir pourquoi, ce monstre, les équatoriens l'ont classé dans la catégorie des volcans féminins !

 

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Alors qu'on le croyait endormi depuis longtemps, le volcan s'est réveillé en 1999 et depuis, il n'arrête pas de faire des siennes, laissant planer sur la ville une menace permanente. C'est sans doute ce qui donne à l'endroit cet aspect si particulier. Peut-être aussi que les sources d'eaux chaudes qui alimentent. généreusement Baños ont un effet euphorisant sur ses habitants ? Toujours est-il que la charmante basilique de la Virgen de Agua Santa n'a pas assez de murs pour contenir tous les tableaux relatant les nombreux miracles perpétrés ici, et Dieu sait si les occasions furent multiples entre incendies meurtriers, glissements de terrains, éruptions et autres secousses telluriques.

 

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Ceci étant dit, il ne reste plus qu'à flâner, au gré de sa fantaisie, dans les rues de cette ville - en fait un gros bourg - cernée de toutes parts par des montagnes verdoyantes, souvent noyées dans la brume.

 

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Ce qui frappe de prime abord, c'est la surabondance de bars, tous plus colorés et originaux les uns que les autres.

 

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Au coin de la rue, les murs d'une agence de voyage affichent tout ce que l'on peut faire et voir dans les environs, et visiblement les activités ne manquent pas.

 

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Près du marché, des fresques murales rappellent les beautés naturelles qui abondent aux alentours.

 

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Comme on ne pouvait pas déplacer les bancs qui sont situés devant, on a tout bonnement prolongé la représentation haute en couleurs sur les bancs eux-mêmes !

 

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Dans la calle Ambato, les Champs Elysées locaux, le spectacle est permanent et les étireurs de confiserie locale à base de sucre de canne - qui n'est pas sans rappeler la guimauve de nos fêtes foraines d'antan - poursuivent leur élastique activité sans relâche..

 

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Les rôtisseurs de cochons de lait, une spécialité que les équatoriens n'hésiteraient pas à manger sur la tête de leurs ancêtres, parviennet à griller quatre cochons à la fois.

 

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Les décorateurs de toucans en balsa, produit phare de l'artisanat local, exercent leur talent dans de petits ateliers..

 

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Les tourneurs sur ivoire végétal transforment le fruit d'un palmier, le tagua, en une multitude de petits sujets qui permettront d'épargner la vie d'un grand nombre d'infortunés porteurs d'ivoire animal.

 

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Au mur, un éléphant exprime sa reconnaissance, c'est bien la moindre des choses.

 

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A quelques pas de là, de drôles de bébêtes s'alignent dans une vitrine.

 

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Plus loin, ce sont des bonnets complétement loufoques qui, à n'en pas douter, devraient ravir les enfants..

 

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La tenancière d'un bar se détend un peu avant les happy hours.

 

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Devant sa boutique de curios, une vendeuse montre à son enfant le spectacle de la rue.

 

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L'épicière porte, elle, une charge beaucoup plus légère..

 

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De la fenêtre d'un immeuble à l'étonnant décor d'oiseaux et de papillons, un homme et un enfant regardent aussi la rue.

 

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Ce qu'ils voient, peut-être après tout le gringo photographe, justifie à présent l'intérêt de toute la famille.

 

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L'incroyable véhicule garé à deux pas mériterait pourtant plus qu'un rapide clin d'oeil.

 

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Les policiers en tenue de camouflage, postés au carrefour, semblent également plus intrigués par le gringo

voyeur que par l'étrange véhicule.

 

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En face, l'enseigne d'un dentiste inspiré promet un arrachage salutaire et joyeux.

 

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 Il est vrai que la pléthore de confiseries, toutes plus attirantes les unes que les autres, doit contribuer de manière non négligeable à l'accroissement exponentiel du chiffre d'affaires des dentistes.

 

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Alors, me direz-vous, et le volcan dans tout çà ?  Eh bien Mamma Tungurahua est toujours là, et bien là, et ses mauvaises humeurs soudaines peuvent entraîner à tout moment l'évacuation de la ville.

 

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En attendant, on se laisse vivre et, à l'image de ces femmes aperçues dansant entre elles dans un bar au rythme d'une salsa endiablée, on profite de la vie.

 

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Devant le porche de la basilique qui ne peut plus contenir les représentations des miracles, une vieille femme poursuit sa méditation sur la fragilité des choses de ce monde.

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:17

Dans la cordillère centrale, non loin de Zumbahua, on est ici entre 3500 et 3800m d'altitude. Le froid humide vous transperce et la plupart du temps le paysage disparaît sous les nuages, noyé dans la brume. La nuit, il gèle souvent mais, situation équinoxiale oblige, il n'y a pas de neige car, en Equateur, elle n'apparaît qu'au dessus de 4500m. On aperçoit par endroit, ce que l'on pourrait prendre de prime abord pour des sortes de meules de foin. Ce sont des habitations de terre et de chaume et des gens vivent là.

 

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Alentour, ce ne sont que champs à perte de vue, impeccablement tenus et parfaitement délimités, ils forment un damier coloré tapissant les pentes des collines, jusqu'au sommet de celles-ci, parfois accrochés à des pentes incroyables qui excluent de toute façon tout travail mécanique. Les conquérants espagnols s'étaient en leur temps appropriés toutes les terres en dessous de 3000m considérant qu'au-dessus il fallait être indien pour exploiter ces terrains inhospitaliers. C'était méconnaître la richesse de ce sol gris volcanique et l'opiniâtreté des indigènes.

 

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Le toit de ces habitations descend très bas pour conserver à l'intérieur le maximum de chaleur et protéger du vent qui souffle impitoyablement à ces hauteurs.

 

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Dès l'entrée, on est frappé par la rusticité de cet habitat, auprès duquel une yourte mongole semblerait un palais princier.

 

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Le sol en terre battue est recouvert de paille. Un élevage de cochons d'inde occupe une grande partie de l'espace, ils serviront à la confection du cuy, un plat traditionnel peu recommandé aux fragiles estomacs européens. Les lits sont surélevés et les vêtements et provisions suspendus pour échapper aux rongeurs et autres parasites.

 

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Animaux et humains se partagent cet espace restreint. Pas d'électricité et pas d'eau courante. Pour se laver, quand il ne fait pas trop froid, la seule solution, c'est le ruisseau proche.

 

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Récemment, ils ont capturé un caracara, le faucon des Andes, et la fillette de la maison montre fièrement le rapace privé désormais de vols grisants au -dessus des hauts pâturages.

 

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Les habitants du lieu ne parlent pas l'espagnol, seulementr le quechua. Pour être photographiés, ils lévent un doigt signifiant un dollar. Il serait bien malséant de le contester, même si l'on ne peut retenir un sentiment de malaise. D'autres habitations du même type parsèment la région, mais leurs occupants refusent toute visite, par fierté sans aucun doute.

 

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A Punta Ahuano, en Amazonie Equatorienne, changement total de décor, il fait chaud et la végétation est luxuriante.

On est au bord du rio Napo, celui-là même qu'emprunta jadis le conquistador Francisco de Orellana, grand massacreur d'indiens s'il en fut, le premier à rallier l'Atlantique  en descendant le fleuve Amazone jusqu'à son embouchure. Les maisons traditionnelles surélevées sont caractéristiques de l'ethnie Shuar, autrefois réducteurs de têtes impénitents.

 

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Le chef de famille a revêtu le costume traditionnel et explique aux touristes le fonctionnement de la sarbacane. Il a supervisé la préparation d'un petit festin à base d'ingrédients locaux, histoire de faire frémir un peu les visiteurs à la vue des chenilles grillées et autres fourmis sucrées si appétissantes. Auparavant, sa fille aînée aura fait circuler la chicha, boisson fermentée à base de manioc,  dont on dit qu'elle n'est plus désormais préalablement longuement mâchée et recrachée par les femmes, utilisant leur salive comme agent de fermentation.

 

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La nature ici est généreuse, la chasse, la pêche, la cueillette des fruits et les cultures potagères fournissant une nourriture variée et équilibrée, même si la pollution du fleuve engendrée par les activités pétrolières et d'orpaillage commence à causer de réelles inquiétudes. 

Le véritable danger pour les autochtones est la maladie, car on est loin de tout. En cas de problème sérieux de santé, il faut prendre la pirogue et ensuite un autobus jusqu'au dispensaire de région. Faute d'argent, on attend souvent le dernier moment. L'an passé, la jeune femme du chef est décédée d'un cancer. Lorsqu'ils se sont décidés à entreprendre le long voyage jusqu'à l'hôpital de Quito, il était trop tard..

 

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Pour clôturer la visite, les charmantes filles du chef ont executé une petite danse et , comme il est d'usage désormais de par le monde, invité les visiteurs à se joindre gauchement à elles au son d'un violon qui n'était pas sans évoquer les grands moments du film 'Mission'..

 

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Merveilleuse et fragile Amazonie. Il faut vraiment souhaiter que ses habitants, grâce à une exploitation habile du tourisme et une protection constante de leur environnement puissent préserver longtemps leur identité dans un monde en perpétuelle évolution.

 

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Nouveau changement de décor.  A Cuenca, une dame âgée nous fait visiter sa demeure, un véritable palais, riche intérieur bourgeois, propriété d'une famille de négociants prospères.qui le fit construire au début du XIXème siècle.

 

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Tout ici respire le luxe et la richesse d'un autre temps, entre meubles précieux, souvenirs de famille, argenterie et peintures murales.

 

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Il y a, parait-il, 56 pièces au total. dont une salle de bal. Des fenêtres, la vue plonge directement sur le rio Tomebamba qui, ce jour là, ressemblait à un torrent en furie.

 

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La dame se déplace difficilement au bras d'une assistante. A la fin de la visite, elle ne lévera pas bien sûr l'index pour indiquer le prix de la visite, ni ne proposera un petit tour de valse dans la salle de bal. Elle incitera par contre le visiteur à parcourir le rez-de-chaussée transformé en un vaste bric-à-brac de copies d'objets indigènes, de reliques diverses et d'articles de brocante dont elle négociera le prix avec âpreté. 

 

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A n'en pas douter, l'entretien d'une telle demeure est une charge fort lourde et la dame doit souvent se sentir bien seule au milieu de tant de souvenirs d'une époque brillante et révolue. Les quelques visites qu'elle reçoit, outre leur aspect "commercial", sont aussi l'occasion d'une diversion salutaire liée à l'évocation d'un passé glorieux.

 

Quel lien, direz-vous, peut bien exister entre ces trois situations ? Aucun à priori, sinon que moins de 100 kilomètres les séparent, illustrant ainsi l'incroyable diversité de ce petit pays si contrasté.

 

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 10:45

Le marché couvert Sangurima, dans la superbe ville de Cuenca, est un endroit merveilleux pour s'immerger dans un univers de sons , de couleurs et de senteurs. Les étals de fruits et légumes, de viandes et de poissons y côtoient les échoppes d'artisans, d'épiciers, de fromagers, de vendeurs d'herbes aromatiques, de fleurs, de parfums, de médecines naturelles, sans oublier tout un étage où l'on peut se restaurer à bon compte de spécialités andines.

 

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détail de la verrière centrale

 

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Ici, on peut tout trouver, depuis les tomates d'arbre, ce fruit au goût étrange qui n'existe que dans les Andes

 

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jusqu'au chocolat artisanal

 

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en passant bien sûr par les inévitables panamas.

 

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Mais c'est le lundi qu'il faut de préférence flâner dans le marché Sangurima, car c'est le jour pendant lequel officient les guérisseuses.

 

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Elles sont arrivées tôt le matin, de toute la province, avec leur impressionnant fardeau d'herbes et de fleurs aux vertus curatives, cueillies par leurs soins selon une tradition ancestrale transmise de mère en fille, et elles vont procéder à la cérémonie de la purification, le limpio.

 

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Elles assemblent de petites gerbes de plantes diverses choisies en fonction du patient à traiter, avec lesquelles elles vont "flageller" toutes les parties du corps pour en extraire le mal. On peut voir également sur la partie avant de la photo une guérisseuse marquer le front d'une fillette en prononçant des incantations.

 

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Selon un rite communément pratiqué par les shamans du monde entier, elles recrachent à la tête du patient une gorgée d'un alcool dont la composition  est leur apanage, censé purifier et écarter les mauvais esprits.

 

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Les mains aussi sont purifiées par cet alcool.

 

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 Quant aux gestes ci-dessous, ils symbolisent à n'en pas douter l'extirpation d'un mal dont la patiente a déclaré souffrir

 

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L'oeuf placé sur la tête du garçonnet absorbera les influences néfastes auxquelles il pourra être soumis.

 

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Jeunes et vieux se pressent pour la consultation et beaucoup de mères soumettent leur bébé à la purification.

 

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Sa prestation terminée, la guérisseuse touchera sa rémunération de 1 dollar.

 

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Ces guérisseuses perpétuent en fait une tradition millénaire à Cuenca. Elles sont les lointaines descendantes de ces sorcières pourchassées par l'Inquisition espagnole au 16ème siècle, décrites alors comme accoucheuses, guérisseuses, veilleuses de morts, femmes qui détiennent un pouvoir qui échappe aux hommes. Plus loin encore, elles se rattachent auux traditions shamaniques pré-colombiennes.

 

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Alors, faut-il croire en leurs pouvoirs ??

 

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Le petit Jésus, qui en connait un bout en matière de miracles, en lève les bras au ciel...

 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 15:49

De retour d'un circuit en Equateur, j'ai, pour une fois, privilégié les gens dans mes photos de voyage, au détriment des beaux paysages, tant il est vrai que les habitants de ce pays si divers sont attachants.

Je garde particulièrement un souvenir très vivace des communautés indiennes des hautes cordillères dont on ne peut qu'admirer l'opiniâtreté et le courage dans un environnement hostile qu'elles ont su si bien maîtriser.

Il n'est certes pas aisé de photographier les villageois dans leurs activités quotidiennes car ils ont la sainte horreur des touristes qui, à peine débarqués de l'autocar braquent leur caméra sous leur nez en quête de couleur locale et d'exotisme. Par pudeur, par superstition et aussi avec un sentiment aigu de frustration face à une différence flagrante de moyens d'existence, ils se détournent de l'objectif, s'ils ne s'en prennent pas véhémentement à l'intrus.

Il faut donc se faire le plus discret possible et préférer la longue focale au gros plan inquisiteur.

 

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C'est jour de marché à Zumbahua, dans la cordillère centrale, occasion pour les villageois de commercer, de se retrouver,  d'échanger les nouvelles et, pour les femmes, d'arborer leurs habits de fête et de se draper dans leurs plus beaux châles aux couleurs chatoyantes.

 

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On est ici à 3200m d'altitude et il fait plutôt frisquet. Nos poumons européens nous rappellent que, contrairement aux autochtones, le souffle se fait rare dès que l'on bouge un peu. Une petite pluie fine et persistante et une méchante bise complètent le tableau.

 

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Chapeautées de feutre et le visage dissimulé derrière un foulard pour se protéger du froid, certaines villageoises évoqueraient plutôt les films noirs des années trente, si le châle aux couleurs vives ne venait rappeler leur appartenance sociale et leur statut de mère et épouse, selon des codes vestimentaires bien établis.

 

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Chaque recoin du marché est un festival de couleurs.

 

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Dans son échoppe volante, un couturier travaille à la carte avec sa vieille machine à coudre.

 

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Dans le secteur couvert, la bouchère attend patiemment le client.

 

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Prenant soudain conscience de ma présence, elle se dissimulera prestement sous le châle.

 

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Venus de la côte, ces régimes de bananes fourniront une diversion appréciée aux revigorantes soupes traditionnelles à base de pommes de terre, de quinoa, de fromage et de divers légumes qui constituent l'ordinaire des populations andines.

 

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Le marché est d'ailleurs l'occasion de se restaurer sur le pouce et d'échanger quelques nouvelles avant d'entamer le chemin du retour.

 

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Cette petite fille ramènera fièrement une botte de poireaux.

 

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Mais pour d'autres la charge sera infiniment plus lourde.

 

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Des élégantes attendent un véhicule à la sortie du marché.

 

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D'autres s'entasseront dans un bus brinqueballant et inconfortable,

 

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ou grimperont à l'arrière d'un pick-up.

 

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Mais pour beaucoup, l'attente sera bien longue.

 

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Non loin de là il y a fête sur le haut plateau, près des spectaculaires canyons, et d'énormes hauts-parleurs ont été mis en place.

 

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On boira beaucoup à cet occasion, y compris l'eau-de-vie locale incroyablement forte, l' aguardiente ou eau de feu, histoire d'oublier un peu la dureté de la vie. En conséquence, maints retours seront plutôt titubants.

 

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Si d'aventure il vous arrive de croiser en chemin une indienne endormie, accordez lui le bénéfice du doute, peut-être n'est-ce seulement qu'un excès de fatigue !

 

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Pour la petite histoire, ce village andin de Zumbahua, resté très authentique, est célèbre en Equateur par le fait que le Président de la République, Rafael Correa, y fut investi symboliquement en Janvier 2007 au milieu des communautés indigènes. Il se vit remettre à cette occasion - en présence de ses amis, le vénézuélien Hugo Chavez et le bolivien Evo Morales - le bâton de chef par les shamans quechuas qui entamèrent  également une cérémonie de purification censée le protéger des mauvais esprits pendant sa présidence. Rafael Correa avait, il est vrai,  passé - jeune étudiant - deux ans dans ce village, au sein d'une mission catholique, travaillant au côté des villageois sur des projets de développement rural.

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